• Chapitre 4.2 (Barbapapa)

    Lorsque Max arriva sur ce qui avait été son chantier pendant près de deux ans, il y avait déjà énormément de monde.

    L’inauguration de ce centre commercial avait visiblement été organisée en très grandes pompes.

    Max peu friand de ce genre de pince fesse avait tout de même accepté de venir, car Alexandre avait insisté à de nombreuses reprises et avait fait montre de tant de gentillesse, que Max n’avait pu résister plus longtemps.

    Max se sentait perdu au milieu de cette foule.

    Le brouhaha était étourdissant entre la musique et les discussions des invités, il eut été impensable d’envisager de s’envoler dans ses pensées.

    Soudain, Max sentit une main se poser sur son épaule.

    Il se retourna et vit Alexandre, arborant un sourire radieux et lui tendant une coupe de champagne frappé.

    Alexandre avait changé.

    Il était magnifique dans son costume sur mesure.

    Son sourire rayonnait, il y avait comme une aura autour de lui.

    C’est à ce moment là que Max se rendit compte à quel point Alexandre était beau.

    C’était il y a un peu plus de six ans, que le temps passe vite.

     

    Le soleil enfilait difficilement ses rayons dans les persiennes.

    Alexandre se réveillait doucement.

    Il se sentait bien.

    Ce matin, était de ceux qu’il aimait le plus.

    Il était encagé dans les bras de l’amour de sa vie et y avait dormi paisiblement toute la nuit.

    Il sentait son souffle régulier et chaud dans le creux de son cou.

    Il était heureux.

    Jamais dans sa jeunesse, il n’aurait pensé pouvoir un jour gouter à un tel bonheur.

    Lui, le dernier d’une famille de sept enfants.

    Lui, qui avait vu ses parents se tuer à la tache chaque jour dans l’usine qui faisait vivre son petit village de province et qui le jour où elle ferma emporta dans l’oubli et la misère ce bourg perdu dans la campagne.

    Lui, qui avait enchainé les petits boulots à n’en presque pas dormir pour arriver à payer ses études.

    Lui, seul et unique  survivant de cette famille emportée par la maladie, le premier hiver qu’il passa à l’autre bout du pays pour faire ses études.

    Sa réussite, c’était sa vengeance, sur la vie, sur le sort.

    Et puis, était arrivé l’amour de sa vie, la cerise sur le gâteau.

    Il sentit son étau humain se desserrer.

    Encore quelques secondes et il pourrait se retourner doucement et poser ses lèvres sur les siennes.

    Une fois de plus, ils scelleraient cet amour qui les uni depuis …

    Alexandre fut pris de panique.

    Il venait de se rendre compte que c’était aujourd’hui même, le jour J.

    C’était leur cinquième anniversaire et il n’avait rien prévu.